Comment l’arrivée inopinée dans un petit village normand, en 1972, d’un jeune homme à l'accent germanique, en tenue de hippie, dans une ferme délabrée – dénommée, depuis La libération, «La maison de la Frisée» –, ravive de vieux démons de la haine et de la chair enfouis jusqu'alors dans la mémoire collective d'une population rurale à l'honorabilité apparemment sans faille. Rapidement, une sulfureuse aventure se noue entre le squatteur Hans et Francine, une résidente locale. La liaison suscite l'opprobre des habitants de la localité. Elle réveille de troublantes histoires privées et de méprisables comportements générés durant la seconde guerre mondiale, tant en Allemagne – dans un kommando agricole de prisonniers français –, que dans le village de Normandie. Alternant les contextes, sillonnée de méandres relatifs à l’Occupation, la Collaboration, la Résistance, la situation de certains prisonniers de guerre en Allemagne, l'Epuration, l'histoire, engluée dans de licencieux secrets de famille, revisite et confronte ces périodes troubles et difficiles, chargées de rancoeurs mal cicatrisées. Si les boulets ou obus, bombes, ne sifflent plus en Europe occidentale, d’autres entravent, encore de nos jours, la marche de quantités d’individus et de nos sociétés.